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JANVIER l59I. 123
rien, leur dirent que cette porte étoit terrassée, et qu'ils eussent à aller à la porte Saint Denys, qui n'étoit pas bouchée ; ou qu'ils descendissent vers la riviere, où ils trouveroient un bateau qui prendroit leur farine. Ces paysans se retirèrent sans rien dire.
Le dimanche 20 de janvier, ceux qui sortirent les premiers de Paris né trouverent plus les susdits paysans; mais bientôt après plusieurs bourgeois du faubourg de Saint Honoré furent rapporter, ies uns chez le gouverneur, les autres chez le prevost des marchands, les autres chez les echevins, que la nuit derniere étoient entrés d'abord dans le fauxbourg dix chevaux chargés de farine, et conduits par des gentilshommes en habit de paysans, mais bien armés au-dessous; qu'après eux environ soixante autres gentilshommes habillés et armés de même, et conduisant des charrettes et des chevaux chargés, s'étoient arrêtés aux Capucins ; ensuite une troupe d'environ cinq cens hommes armés de cuirasses , et puis une autre d'environ huit cens arquebusiers; et que le roy de Navarre avec plusieurs autres seigneurs s'étoit arrêté au bout du faubourg, et que tous ces gens-là s'en étoient retournés lorsque Ies paysans, qui étoient pareillement des gentilshommes, leur eurent dit que la porte Saint Honoré étoit terrassée.
Par ce discours on a été convaincu que le roy de Navarre, par ce stratagème, avoit voulu surprendre Paris. Ce qui donna occasion de louer la prudence du gouverneur, qui avoit fait terrasser la porte; car si les dix premiers fussent entrés, ils s'en seroient saisis, et fait entrer les troupes du roy de Navarre.
Aussi, devant faire ce même jour une procession generale à l'occasion de l'élection du pape Gregoire xiv,
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